La Photoscopie
En complément de notre article relatif aux films fixes: Les Films fixes ! et bénéficiant du prêt d'un magnifique et authentique coffret d'époque d'un Photoscope, gentiment confié par un ami Citroënniste partageur et passionné, il nous a semblé intéressant de faire profiter nos lecteurs des détails de l'ensemble que l'on ne risque malheureusement plus trop de trouver en cet état de nos jours.
Comme cela est d'ailleurs précisé dans l'un des films, l'ensemble était destiné aux concessionnaires ou agents afin d'assurer la formation de leur personnel, technique, commercial ou d'accueil.
Maitrisant depuis plusieurs années la reproduction de documents sur films 35 mm, l’entreprise parisienne des Editions de la Photoscopie se spécialise, dès le début des années 30, dans les films fixes destinés principalement à l’enseignement, avec de nouveaux projecteurs adaptés à cet usage. Le coffret n'était donc pas fourni par les établissements Citroën même, bien qu'il n'ait pas été impossible que des achats groupés aient eu lieu par l'usine.
La Photoscopie est une des toutes premières entreprises à développer une collection de vues dites économiques « Les films Photoscopiques sont établis sur film ininflammable, ils comprennent de 20 à 80 vues du format standard (35mm) et forment des séries complètes convenant aux différents enseignements primaire, secondaire, technique et post-scolaire ».
Citroën, toujours en quête de communication novatrice et efficace, a fort judicieusement adopté ce concept et l'a étendu à l'instruction et la mise à jour de son réseau.
Le coffret est de taille et poids raisonnables et donc très facilement transportable, en bois recouvert extérieurement de moleskine noire, intérieurement d'un fin velours noir et muni d'une poignée en cuir et de ferrures nickelées. Une belle présentation, conforme à ce qui se faisait à l'époque pour du matériel photo ou de projection.
Détail de la plaquette identificatrice
Ouvrons fébrilement le couvercle, pour découvrir le projecteur sur son socle, replié, et entouré de deux petites boites de même finition que le coffret.
La première boite contient les films, ceux qui avaient été commandés on suppose, à moins qu'un assortiment standard de base soit alors fourni par le constructeur.
Les films, tous en 35mm et composés d'images fixes, sont chacun rangés dans de petites boites cylindriques en alu, le couvercle comportant sur une pastille imprimée le détail du programme.
On laisse le lecteur découvrir une partie des programmes proposés. De régulières mises à jour devaient être diffusées dans le réseau en fonction des nouveautés, la "7" par exemple.
Dans la deuxième boite, nous trouvons deux platines passe-vues supports de films que l'on chargeait manuellement, le défilement des vues et le rembobinage de la pellicule se faisant à la main également via deux molettes pour l'avance et le retour. Un casier au milieu sert à ranger et abriter le fragile objectif. Il semblerait que sur certains modèles, il ait existé un dispositif manuel par câble de passage des vues à (petite) distance.
Deux platines passe-vues supports de films, un casier au milieu pour l'objectif du projecteur.
Passons enfin au projecteur, ici un modèle avec miroir intermédiaire permettant d'absorber une grande partie de la chaleur dégagée par la lampe de projection, et donc de ne pas altérer la pellicule très sensible à la température.
Cette architecture lui permet également de se replier et de prendre moins de place dans la boite.
Ensemble du projecteur "dans les coins"
La mise au point se fait très facilement par simple coulissement de l'objectif et l'ensemble reste d'une simplicité déconcertante avec juste une chambre ventilée par convection pour la lampe, le miroir d'angle et l'objectif pouvant s'ouvrir pour accueillir la platine porte-vues chargée de son film.
Objectif basculant. La molette rouge sert à bloquer la rotation de l'ensemble en sortie du carter de la lampe.
Passe-vues en place
Difficile de dire quelle était la puissance initiale de projection, déterminant la taille possible de l'écran, la plupart de ces projecteurs étant parvenus jusqu'à nous avec leur lampe "grillée". Ici, c'est une lampe moderne qui a été mise en place, de puissance volontairement réduite pour préserver les précieux films.
A notre connaissance, aucune archive précise ne retrace la liste exhaustive des films édités par l'usine, et il semble que ces parutions n'aient guère dépassé l'époque des débuts de la Traction. Si un de nos lecteurs en sait plus.
Encore quelques titres. "La Station de Service Citroën" est un "must", résumant tout ce que Citroën voulait offrir à ses clients, de l'accueil à la fin de l'entretien ou la réparation. Une véritable vision moderne de l'expérience client.
Cela peut se comprendre dans la mesure où la mise en œuvre de l'ensemble et la nécessaire réunion d'une partie du personnel, sont un peu lourdes à organiser.
Le constructeur proposait à la même période des parutions papier bien plus pratiques à consulter, archiver, et éventuellement mettre à jour via les catalogues de pièces détachées, les manuels de réparations, les barèmes de temps, les notes techniques, les circulaires au réseau, etc ...
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