Restauration d'une jauge à essence
Accessoire indispensable de la Traction, sa jauge à essence est simplissime et particulièrement robuste puisque nombre de Tractions roulent encore avec leur jauge d'origine.
Au lieu de monter une jauge "adaptable" souvent décevante aux dires de nombreux Tractionnistes pratiquants, essayons plutôt de nous débrouiller par nous mêmes, une fois de plus, et procédons à la révision de notre jauge d'origine.
Pour cela, on va commencer par la révision du flotteur, celui d'origine étant quasi-systématiquement désagrégé par des décennies d'immersion dans l'essence.
Les ingrédients de la rénovation sont simples, un jeu de bondes en liège de diamètre 35 que l'on trouve dans toute grande surface de bricolage qui se respecte.
Se munir également de colle EPOXY, à l'exclusion de tout autre produit. L'époxy est la seule résine, à notre connaissance, qui résiste durablement aux carburants.
Coller deux bondes par leurs grands diamètres. Cela se présente plutôt pas mal car les dimensions sont très proches en diamètre, et bonnes en largeur:
Il faut maintenant ramener le diamètre à celui du flotteur d'origine à l'aide de papier de verre à gros grains. Quelques grammes de poussière plus loin, on obtient notre flotteur "neuf", que l'on finit avec du papier de verre à grain fin :
Hors de question de l'immerger ainsi dans l'essence, nous allons l'enduire de deux couches fines de colle époxy afin de le rendre parfaitement étanche.
Pour les sceptiques, la première restauration de flotteur réalisée suivant cette méthode remonte au milieu des années 80. La jauge fonctionne encore aujourd'hui à la perfection, et nous vous laissons calculer précisément la longévité de la formule.
Traiter au produit antirouille le fil de jauge, puis emmancher notre flotteur rénové sur le fil enduit également d'époxy:
Vérifier également le bon fonctionnement de l'amortisseur hydraulique destiné à amortir les oscillations intempestives du flotteur, et donc de l'indicateur au tableau, du fait des mouvements de l'essence liés à ceux de la voiture en marche. Le piston doit coulisser librement dans le tube sur toute sa course, sans le moindre point dur. Remplacer les axes de rotation s'ils sont oxydés par une petite goupille par exemple.
Passons maintenant à la partie électrique de la jauge, l'enroulement résistif sera testé à l'Ohmmètre, après un nettoyage sérieux au diluant, et une vérification des surfaces de contact de l'étrier frotteur sur l'enroulement, que l'on peut raviver en glissant une feuille de papier de verre à grain fin, le grain coté frotteur.
Idéalement, un instrument à aiguille sera bien plus explicite dans sa mesure qu'un instrument numérique (ici le "METRIX" a bien l'âge de la Traction !). On constate aisément la déviation de l'aiguille lors de la manoeuvre du flotteur, et donc la continuité de l'enroulement et le bon contact du frotteur sur toute la portée de la piste.
L'indicateur au tableau, correctement étalonné de construction, reportera les indications de cette résistance variable.
On trouve environ 8 Ohms en position "réservoir vide":
Et environ 100 Ohms en position "réservoir plein":
Il reste à rénover le joint de couvercle, important pour éviter les remontées d'odeurs d'essence dans le coffre, et de vérifier que les rondelles sous les trois vis de fixation de la jauge dans le réservoir sont des rondelles FIBRE, donc étanches et non des rondelles acier.
Prendre soin de la vis centrale du couvercle, ou borne de réserve, assurant la mise à la masse de la jauge via un fil relié à la caisse. A défaut, la jauge ne fonctionnera pas, étant isolée de par son montage.
Bon, une fois que notre jauge est restaurée, étudions un peu de théorie juste histoire de comprendre comment elle fonctionne sur la voiture et pouvoir ainsi réparer une éventuelle panne ou défaut de cablâge.
Il existe globalement deux types de branchements pour les jauges électriques des véhicules de la génération de la Traction:
- Le montage à simple résistance
- Le montage à résistance-potentiomètre
Les TA obéissent au deuxième principe de cablâge, moins consommateur de courant que le premier.
L'indicateur au tableau est constitué de 2 bobines B1 et B2 "pilotées" par notre résistance placée dans le mécanisme de jauge qui va alimenter plus ou moins l'une ou l'autre de manière équilibrée.
Selon le schéma joint, les palettes P1 et P2 solidaires de l'aiguille indicatrice sont ainsi plus ou moins attirées par B1 et B2 selon la position du frotteur, elle même déterminée par la position du flotteur.
C'est un montage très simple et fiable, mais on comprend immédiatement l'importance pour son bon fonctionnement des parfaites connexions des bornes bleues et jaunes, reliant les deux bobines à la résistance-potentiomètre, ainsi que la bonne mise à la masse du frotteur, via la borne de réserve au point central du frotteur (c'est le cas principal de panne de jauge).
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