Rouler en Traction avant

                                                                     

Dans cet article, il ne s’agit pas de revenir sur un des postulats précisés en début de ce blog : Conserver notre Traction dans son état d’origine le plus fidèle, car c’est ainsi qu’elle fonctionne le mieux finalement.

Essayons toutefois d’aménager l’éclairage et la signalisation, qui marchent très bien en 6 Volts, mais qui pourraient utilement profiter de quelques améliorations directement liées au développement récent des lampes à LED :
En effet, il serait illusoire de nier que les comportements sur la route, et la densité de la circulation ont bien changé depuis les années d’utilisation quotidiennes de nos Tractions. Actuellement, la conduite crépusculaire ou nocturne impose des stimuli visuels forts pour les autres conducteurs, habitués à ne réagir que face à des objets assez vigoureusement éclairés et parfois déjà perturbés par l'apparition d'une inattendue Traction-avant dans leur champ de vision .

Rajoutons le fait que de nos jours, la "pollution lumineuse" est très importante, et qu'un éclairage performant dans la nuit noire des années 40 ou 50, sera de bien piètre résultat en 2020 et suivantes.

Les avantages des lampes LED en 6 Volts :

A- La puissance d’éclairage: Elle est assez nette à l’œil, à condition bien entendu de choisir la bonne lampe, et sa bonne nuance (Blanc chaud ou blanc pur). Nous y reviendrons.

B- La rapidité d’allumage: En éclairage « filament », l’inertie d’allumage des lampes est flagrante en 6V, en particulier pour les clignoteurs et dans une moindre mesure pour les feux STOP. En éclairage LED, aucune inertie n’est constatée, et c’est très sensible sur l'efficacité des clignoteurs.

C- La consommation: C’est certainement LE point fort des lampes LED, et le gain sur l’ensemble du véhicule (bien) éclairé est assez stupéfiant. Nous y reviendrons également.

D- La grande longévité des lampes LED: en particulier face aux refabrications actuelles « filaments », souvent déplorables.

Les inconvénients :

E- Nécessité d’orienter correctement les lampes navettes, celles-ci étant polarisées, mais cela ne prend qu’une poignée de secondes pour les retourner dans leur support.

F- Lampes parfois un peu plus fragiles (en particulier les BA15S et N1) que les versions à filaments, et donc à manipuler avec précautions.

G- Coût du « relamping » complet de la Traction plus significatif que son équivalent en version filaments.

H- Contacts parfaits indispensables, en particulier du fait de la très faible consommation.

Mais c’est finalement presque un avantage car ainsi sera bien révélé tout mauvais contact préjudiciable à la qualité de l’ensemble de l’éclairage.

L’utilisation de lampes LED peut donc ainsi apporter une solution intéressante, à plusieurs titres et en respectant toutefois certains points :

1° Il ne s’agit en aucun cas et en aucune manière de modifier les feux et les divers supports de lampes, et la réversibilité sera assurée aussi facilement et rapidement qu’un simple changement de lampe.

2° Il ne s’agit pas non plus d’adopter une platine électronique, chère, non facilement remplaçable en bord de route et au fonctionnement parfois perturbé en particulier pour les feux stop branchés sur la même alimentation que la bobine d’allumage.

Pour les tractions qui en sont équipées d’origine (malles bombées) ou si elle a été rajoutée, nous conserverons également la centrale clignotante mécanique, parfaitement fiable lorsqu’en bon état. Cela a été précisé en préambule, mais il ne s’agit pas ici de convertir sa Traction, même de manière partielle, à un montage électronique quelconque, ses faiblesses éventuelles,, et ses pannes supplémentaires possibles, mais juste d'utiliser des lampes d'une nouvelle technologie là où c'est possible.

3° Tout comme en éclairage « filaments », il sera toutefois profitable (indispensable ?) d’optimiser les masses des différents feux, au besoin en tirant très discrètement une alimentation feu/caisse séparée là où cela s’imposera et à minima en nettoyant ou rénovant très soigneusement les supports, douilles et platines de contact et en s'assurant de leur bon contact avec la caisse.

4° Suivant l’usage, nous détaillerons le montage qui nous semble le plus adapté en fonction du type de feu concerné :

Veilleuses AV et AR et éclairage de plaque et du tableau.
Clignotants (Bulles sur ailes post-52 et adaptables)
Feux stop
Plafonnier
Feux de position latéraux de pilastres des post-52 ou d’ailes des 15 Six
Lampes de phares

Passons maintenant aux travaux pratiques via le « relamping » d’une 11 B cobaye de 1955 munie de ses feux conformes à l’origine.

même à la loupe, on ne distingue rien ...

Les trois types de lampes utilisés :

1° Navette monoface dite N1 : 

2° Navette bifaces dite N2 :

3° Lampe BA15S : Deux versions, BA15S1 :      

                et BA15S2 :

Veilleuses AV et AR et éclairage de plaque et du tableau :

Veilleuses AV: Utiliser N2 car en effet il faut illuminer aussi l'intérieur du phare afin de permettre l'éclairage des témoins supérieurs rouges de fonctionnement. Nuance blanc pur, la veilleuse étant "filtrée" par le globe jaune de l'ampoule de phare.

Veilleuses AR: N1 si vous avez le modèle post-52 ou N2 pour le combiné en verre des malles plates, car il faut alors éclairer la plaque.

                             N2 (X2) pour l'éclairage de la plaque AR des malles bombées, en effet il faut éclairer aussi l'intérieur du support des navettes car par réflexion il permet d'éclairer l'intérieur de la malle. 

Eclairage du tableau: Vous ne pourrez utiliser des LED BA15S2 qu’à la condition d’avoir le modèle de Traction en malle plate, sans rhéostat de réglage de l’intensité lumineuse qui ne fonctionnera pas avec des lampes LED. Dans ce cas, rester en filaments, au détriment de la consommation, ou n’utiliser que la fin de course plein contact du rhéostat en acceptant de perdre sa fonction limitant l'éclairage du tableau.

Clignotants (Bulles sur ailes post-52 et adaptables) :

Si vous avez des clignotants des modèles à malle bombée, les lampes BA15S1 nuance blanc pur sont parfaites. Leur rapidité d’allumage, leur puissance d’éclairage combinée avec la dispersion lumineuse liée au moulage des cabochons en lentilles de Fresnel donnent un résultat tout à fait remarquable.  
Pour les clignotants adaptables type « JOCKEY » il faudra utiliser des navettes N2 de la bonne longueur.

Feux stop :

Un résultat très convaincant pour les autos qui vous suivent, enfin celles qui y arrivent, s'obtiendra en utilisant N2 et en posant un petit réflecteur derrière la navette pour renvoyer le flux lumineux vers l'arrière et ainsi l'augmenter.

Ce petit réflecteur peut facilement et rapidement se confectionner avec une plaquette, par exemple découpée dans une feuille de plastique fin et rigide, recouverte de papier alu (attention à ne pas générer un court-circuit, le papier d'alu étant conducteur, bien calibrer les dimensions).

Plafonnier :

Navette type N1, à choisir en nuance blanc chaud, le blanc pur pouvant donner une impression d’éclairage « blafard » à travers le verre dépoli du plafonnier. Il faut essayer, ce sera selon son goût personnel. Ici aussi, le résultat est remarquable !


Feux de position latéraux de pilastres des post-52 ou d’ailes des 15 Six :

Utiliser ici une navette type N2 (de la bonne longueur), ce feu éclairant vers l’avant et l’arrière. Nuance blanc pur. La consommation est absolument symbolique et on peut laisser sa TA signalée toute la nuit sans aucune crainte de décharge de la batterie, la lampe LED consommant seulement quelques milliampères (10 mA mesurés !).

Lampes de phares :

Toutes les TA ont des phares ronds, et donc des foyers paraboliques correspondants. Vous avez tous utilisé au moins une fois une torche à réglage focal, et donc pu juger de l’importance de la position extrêmement précise du filament au point optimum du foyer pour un éclairage cohérent avec la bonne portée du phare et surtout la bonne dispersion du faisceau lumineux à travers la glace striée. Les trois éléments parabole, lampe et glace striée forment un ensemble apparié, précis et performant.

De ce fait, il convient d’utiliser des lampes filament d’origine et de qualité, en évitant les refabrications généralement peu soignées sur la précision de la position des filaments et de plus peu durables et les LED adaptables qui ne satisfont pas aux impératifs que nous venons de voir de positionnement au foyer de la parabole.

Précision importante: leur usage est actuellement interdit par la réglementation dans les phares, et nous ne pouvons donc aucunement conseiller leur montage.

Mais ce n'est finalement pas bien grave, car en équipant le reste de la voiture en lampes LED, on économise en configuration de circulation nocturne une proportion très importante de la consommation électrique et la dynamo d’origine, en bon état cela va de soi, suffit alors amplement à alimenter l’ensemble lorsqu’on a conservé les lampes de phares/codes à filaments classiques pour de longues heures de route.