Plaque d'identité
Le code de la route, dans son art.5, précisait relativement aux plaques réglementaires, que chaque véhicule devait être muni d'une plaque métallique portant les noms, prénoms et domicile de son propriétaire.
Difficile de dire avec exactitude la période couverte par cette réglementation, mais il semble qu'elle commence aux tous débuts de l'automobile, dès même la fin 19ème jusqu'à l'aube des années 50, date à laquelle le nouveau système d'immatriculation (1 à 4 chiffres - 1 à 2 lettres - numéro du département) a été mis en place et déployé.
Dans un "Code de la route" édition 1954, on trouve d'ailleurs justement la mention de la fin de l'obligation d'apposer cette plaque.
Il est donc cohérent, pour presque toutes les Traction-avant sauf les tous derniers modèles, d'en trouver une si l'on récupère un véhicule préservé des ans et des dégâts de ses précédents propriétaires.
Devant être visible de l'extérieur, véhicule fermé, elle se trouve dans la grande majorité des cas, et fort logiquement, sur le tableau de bord et très souvent sur Traction à l'endroit le plus facile d'installation car permettant d'accéder aux écrous de fixation: La porte de boite à gants.
Les formes, dimensions et ornements de ces plaques semblent infinis, et les accessoiristes de l'époque en proposaient une grande diversité, allant des modèles simples de base, à des modèles richement ornés de divers motifs et enluminures, destinés à accompagner le prestige des autos qui allaient les arborer et par là même celui de leurs propriétaires, quoique, celui qui roulait en HISPANO J12 (par exemple) devait supposer que l'auto se suffisait à elle-même en termes de prestige apparent.
Une constante toutefois: Le St CHRISTOPHE semble avoir eu un succès certain et se retrouve sur bien de ces plaques, en toute légitimité pour le St patron des voyageurs.
Par exemple, et ci-après, 3 plaques d'un même propriétaire. Quelles (belles) autos ont-elles orné au fil des ans ? nous ne le saurons jamais ...
Plaque d'une 15 SIX, restée dans la même famille depuis son achat neuve en 1951 jusqu'à 2009.
Comme on peut le voir dans des catalogues d'accessoires d'époque, la variété des propositions est vaste, et de nature à satisfaire tous les goûts, certaines versions proposant même un petit volet mobile occultant à la demande la gravure d'identité et assurant au propriétaire de l'auto une certaine confidentialité lors de déplacements ... nécessairement confidentiels (Certains plaçaient à cet effet la plaque sous le pare-soleil passager, rabattable donc, mais il ne fallait pas oublier de le déplier en stationnement public):
Chez RAGOT à BORDEAUX:
Chez AUTO-Accessoires, Av de la Grande Armée:
Ou encore, avant-guerre chez Mestre & Blatgé:
Que faire alors ?
1° - Votre TA est encore munie d'une plaque d'origine: Deux possibilités, la laisser en place en témoignage ou la conserver précieusement dans la boite à gants de l'auto en la remplaçant par une autre plaque plus personnelle. Elle fait incontestablement partie de son histoire.
2° - Votre TA est démunie de ce bel accessoire (on aperçoit souvent encore les deux trous minuscules):
On trouve facilement encore des plaques vierges dans les bourses d'échanges, avec autant de variétés que décrit plus haut.
(Regrets éternels de ce jeune vendeur qui présentait, dans une bourse régionale, une sublime valisette en acajou d'époque, compartimentée, de présentation d'une vingtaine de plaques neuves de haut de gamme, vierges. Trop cher ...).
Peut être que celle-ci ornait la camionnette de livraison d'un négociant en vins ?
Il est facile alors de la faire graver par un bijoutier capable, il y en a encore, en lui demandant de respecter le graphisme d'époque (voir photos ci-dessus) cela le changera avec bonheur des gourmettes et médailles habituelles.
Si on a de la chance, on trouvera sa plaque neuve avec les vis d'époque, usuellement en 1,8 ou 2mm, fournies généralement longues à recouper à la demande et souvent avec les petits écrous crantés à visser à la main, bien pratiques si on place la plaque "en aveugle" derrière le tableau de bord et qu'on n'a pas la dimension de clé microscopique qui va à l'écrou hexagonal:
On comprend que, de nos jours et à défaut d'avoir pu trouver un modèle occultant, il soit gênant - et même imprudent - d'exposer à la vue de tous ses noms et adresse (et celle de sa belle TA !).
On peut alors à la rigueur se contenter de faire graver le type de sa Traction, ou encore le pseudonyme d'icelle, mais en restant très sobre, "TITINE 39" (par exemple) restant du plus mauvais goût sur le tableau d'une 15 G 1939.
Ou autre variante, laisser une plaque vierge pour entretenir le mystère ...
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